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QUENTIN GENTIL ET LES AS
(créé en 1963)

       Fondé par Quentin Gentil, Calixte Hautcœur, Agénor Pivoine, André Luron — dit «Copain» — et sa sœur Suzanne — dite «Mouche» —, le clan des As s'est fixé pour mission de «chasser du quartier de Ménilmontant les pilleurs de diligence, sauver les princesses en danger et organiser des excursions le dimanche.» Accompagnés de leur mascotte, le fidèle chien Dragon, ces jeunes adolescents partent souvent ensemble pendant les grandes vacances. Ils sont alors plongés dans de périlleuses aventures... Lorsqu'ils ne déjouent pas un complot contre l'émir Ob Hollan, ils participent contre leur gré à l'évasion d'un baron du gangstérisme ou se perdent dans les labyrinthes d'une caverne souterraine... Ces cinq copains, complètement ancrés dans les années «yéyé», ont séduit pendant près de dix ans les lecteurs du journal Vaillant, puis de Pif. La raison de ce succès tient sans doute au fait que ces héros se comportaient vraiment comme des enfants — et non pas toujours comme des petits adultes pondérés et réfléchis — en allant à l'école et en subissant parfois les remontrances de leurs parents...  

Greg : «Ces personnages étaient assez sains et rigolards. C'est sans doute pourquoi ils ont tant plu aux lecteurs de l'époque.(...) Je me suis beaucoup amusé, mais il n'y avait aucun scénario...»  


© Editions Dargaud

       L'engouement pour Les As fut tel que les éditions Vaillant publièrent un recueil de poche entièrement consacré à leurs aventures – recueil qui ne connut malheureusement pas le succès escompté et interrompit sa publication après six numéros. Pour l'aider à fournir au journal Vaillant quatre pages de cette série, Greg se fit seconder pour les décors et le lettrage par une petite équipe de jeunes débutants qui se relayaient : Dany, Dupa, Turk et De Groot, Jean-Marie Brouyère, Vicq, et même, parfois, au détour d'un coin de décor, Hermann...


© Editions Dargaud

Greg : «Je n'étais pas encore rédacteur en chef de Tintin, mais mon dada était déjà de mettre en piste des jeunes dessinateurs. J'avais loué un petit appartement transformé en atelier où j'avais engrangé beaucoup de documentation, que certains dessinateurs venaient m'emprunter. J'ai décidé un jour de réserver cette documentation aux dessinateurs qui viendraient travailler sur place. Le studio Greg n'avait rien d'une usine de «Productions Greg» : chacun travaillait pour soi en donnant de temps en temps un coup de main aux copains. Il m'est par exemple arrivé de mettre en couleurs des gags de Cubitus...»